Au temps des îles à sucre

Au temps des îles à sucre : présentation du livre de Jacques de Cauna

ESCLAVAGE

Norbert 121 Jacques de Cauna

12/3/20242 min temps de lecture

au temps des îles à sucre, un livre par Jacques de Cauna
au temps des îles à sucre, un livre par Jacques de Cauna

Le texte qui suit est la présentation en 4 ème de couverture d' un livre sur les îles à sucre dans les Antilles au XVIII ème siècle, par mon ami Jacques de Cauna.

Les îles à sucre ... des noms qui font rêver sur fond de dépliant touristique !

Mais sait-on que la plus importante d'entre elles fut, pendant près de deux siècles, Haïti l'oubliée, la fabuleuse « Reine des Antilles », connue au XVIIIe siècle sous le nom de Saint-Domingue et qui produisait plus que toutes les îles espagnoles et anglaises réunies?

Derrière l'image mythique de l'Eldorado tropical, qui enrichit les ports français de la façade atlantique, se profile la dure réalité de la vie des plantations, ces « habitations» sur lesquelles quelques poignées de colons « améri­cains » exploitent le travail de milliers d'esclaves arrachés à l'Afrique par la triste­ment célèbre traite des Noirs.

L'histoire de la sucrerie Fleuriau, l'une des 8 000 exploitations de Saint­-Domingue, retracée à partir de la famille rochelaise qui lui a donné son nom, a valeur exemplaire des deux côtés de l'Atlantique. Elle est à la fois, en France, celle de l'ascension sociale de la grande bourgeoisie mercantiliste qui prend le pas sur l'antique noblesse à la fin de l'Ancien Régime et, à l'autre bout de là chaîne, celle des dernières années d'une société créole qui donnera naissance à la première répu­blique noire du monde: Haïti.

Enfin débarrassée des clichés faciles d'une littérature à sensations, voici l'évo­cation de la vie quotidienne de ces hommes - nos ancêtres - au carrefour de trois continents. Négociants et armateurs rochelais, grands planteurs, esclaves noirs, bos­sales africains ou créoles, petits Blancs des îles, gens de couleur libres ... revivent sous nos yeux, sur toile de fond économique des travaux agricoles, de la fabrication et de la production du sucre, des échanges commerciaux et de la gestion d'une grande plantation.

Ouvrage de référence, désormais indispensable sur la question, ce livre d'historien se lit en fin de compte comme un roman d'aventures.

Né à Bordeaux, Jacques de Cauna a séjourné pendant vingt-cinq ans dans divers pays de la Caraïbe (Martinique, Haïti, Jamaïque et Bahamas ... ) où il a occupé des fonctions de professeur, d'historien et de diplomate, et collaboré aux travaux de plusieurs instances scientifiques nationales ou internationales qui lui ont valu d'être élevé au grade de commandeur de l'ordre national Honneur et Mérite de la République d'Haïti en 1990 après avoir dirigé le Centre de recherche historique de l'Institut français. Docteur d'État de la Sorbonne et habilité à diriger les recherches, il est actuellement membre d'équipes de recherche universitaires travaillant sur la colonisation française aux Amériques. Il est l'auteur de nom­breuses publications qui font référence, dont La Révolution aux Caraïbes (Ed. Nathan, en collaboration), Haïti, l'éternelle Révolution (Ed. Deschamps, Port-au­Prince), L'Eldorado des Aquitains, Gascons, Basques et Béarnais aux Îles d'Amé­rique (Ed. Atlantica, Biarritz, prix de l'Académie Nationale de Bordeaux).

Au Temps des Isles à Sucre (Ed. Karthala) a reçu le prix de l'Académie des Sciences d'Outre-Mer lors de sa première publication en 1987 et inspiré le roman de Domi­nique Bona, Le Manuscrit de Port-Ebène, prix Renaudot 1999.