Congo Square

Congo Square au temps de l 'esclavage : mieux comprendre l 'histoire

HISTOIREESCLAVAGE

Norbert 085 Freddi Williams Evans

12/13/20245 min temps de lecture

Congo Square à la Nouvelle-Orléans, et la tradition des danses d' esclaves.
Congo Square à la Nouvelle-Orléans, et la tradition des danses d' esclaves.

Aux débuts, les Indiens, puis le Code Noir

En 1704, sous la législation Française, le Code Noir - (en français dans le texte ) de Louisiane décida que le dimanche serait un jour chômé pour tous les habitants de la colo­nie, et ce privilège d'un congé hebdomadaire fut étendu aux esclaves africains. Cette opportunité pour les esclaves de se divertir et d'organiser des festivités le dimanche se poursui­vit sous l'administration espagnole puis américaine.

Congo Square se trouvait aux débuts de la colonisation,  à proximité d'un emplacement où les Indiens Houmas se réunissaient avant même l'arrivée des Français.  ils y célébraient notamment eur moissons de maïs et ce lieu était considéré comme sacré point.

La tradition a vraiment commencé vers 1740, et jusque vers 1803. Congo Square est devenu célèbre pour les rassemblements d'esclaves africains qui jouaient du tambour, dansaient et chantaient. En 1819, c'est rassemblement pouvait rassembler 500 ou 600 personnes comme la. Confirmer l'architecte Benjamin latrobe. Parmi les célèbres dors, si on retrouve la bamboula virgule, la calinda et le Congo.

Les descendants d 'Africains se réunissaient dans le respect de leurs traditions le dimanche après-midi pour ce qui était populairement reconnu comme leur «jour libre », en plu­sieurs lieux de la Nouvelle Orléans, jusqu'en 1817, quand une ordonnance de la ville leur assigna un espace unique.

L' emplacement désigné était une place publique à l'arrière de la ville, communément appelée Congo Square.

Deux témoignages :

Henry Knight, visitant la cité deux ans plus tard, en 1819, raconta que les Africains se retrouvaient dans le Squa­re, le dimanche soir, et «ébranlaient la cité avec leurs dan­ses du Congo. L'incroyable rumeur qui émanait des dan­ses, des tambours, des claquements de mains et du chant de plus de cinq cents participants, le 19 février de la même année, attira l'ingénieur civil Benjamin Latrobe vers le lieu de rassemblement. Ce dimanche, Latrobe se mêla à la foule du Square et observa que «les distractions autorisées le di­manche se sont, semble-t-il, perpétuées ici, en particulier celles de ses habitants africains. »

Bien que Latrobe ait considéré ce qu'il entendit et vit comme étant du plus mau­vais goût, il rendit compte de l'essence et de l'aspect le plus significatif de l'affaire - la perpétuation des traditions culturelles africaines. Le style des représentations et les pratiques qui caractérisaient ces rassemblements renvoyaient à ceux des régions d'Afrique dont les participants étaient originaires. Ils en reflétaient aussi d'autres, adoptés dans le Nouveau Monde, là où des négriers avaient réduit en escla­vage des Africains provenant des mêmes contrées.

Les rencontres de Congo Square

À Congo Square, le dimanche après-midi, à différents degrés selon l'époque, des descendants d'Africains parlaient et chantaient dans leur langage natal, pratiquaient leurs croyances religieuses, dansaient selon leurs traditions, et jouaient des morceaux inspirés de motifs rythmiques d'origine africaine sur des instruments façonnés d'après des prototypes africains. Cette population africaine achetait et vendait aussi des produits qu'elle confectionnait, rassemblait, chassait et cultivait, tout à fait dans le style des marchés d'Afrique de l'Ouest. Même lorsque ceux qui se réunissaient à Congo Square jouaient de la musique et des danses européennes, des récits confirment que les pratiques traditionnelles africaines persistèrent.

Une pérennité si consciente et obstinée de la culture africaine à Congo Square nous transmet l'action de celles et ceux qui se rassemblèrent là afin de célébrer et préserver leur héritage. Par exemple, la famille Soulié a conservé le souvenir de la danse de Calinda, appelée aussi danse de boudoudoum.

Le livre de Melville Herskovits

Ce livre présente des récits et descriptions des chansons, danses, instruments musicaux, et pratiques commerciales qui distinguaient les rassemblements de Congo Square, aus­si bien que des exemples de pratiques similaires se dérou­lant à Haïti, Cuba, et d'autres lieux des Caraïbes. Les styles parallèles de représentations et de pratiques observés dans ces localités nous donnent une image de la persistance et de la consistance des cultures africaines dans les Amériques.

Elles démontrent aussi la relation préexistant entre la Nou­velle-Orléans et les pays des Caraïbes, et l'influence de Congo Square sur la permanence des traditions culturelles africaines en Amérique du Nord. Congo Square était le lieu, l'endroit et l'espace, pour permettre aux Africains de se livrer à des pratiques culturelles ayant leur source en Afrique, en particulier du point de vue interprétatif.

Bien que toutes les pratiques culturelles d'origine africaine qui eurent lieu à la Nouvelle-Orléans ne se soient pas toutes déroulées à Congo Square, les rassemblements répétés et la longue perpétuation de la culture africaine qui existait là fit de ce lieu le point de départ de la culture africaine à la Nouvelle-Orléans. Oui, Congo Square à la Nouvelle ­Orléans fut le noyau central de la survivance, de la préser­vation, et de la dissémination des pratiques de représenta­tions issues de l'Afrique, qui allaient influencer la culture populaire, à l'échelon local et national.

L'œuvre d'Herskovits documenta l'existence de ce lien tout comme l'impact qu'il eut sur la culture et la vie quoti­dienne des descendants d'Africains. Ses recherches établi­rent également que certains traits culturels avaient été transmis à des personnes d'origine européenne.

Le livre de Freddi Williams Evans

On lui emprunte sa 4 ème page de couverture.

Si la Nouvelle-Orléans est la ville natale du blues et du Jazz, Congo Square en est à l'évidence le berceau. Sur cette place située à l'arrière de la capitale de la Louisiane, les esclaves africains prirent l'habitude de se réunir pour chanter, danser, faire du commerce et prier dès le dix-huitième siècle.

C'est ce lieu mythique de la culture afro-américaine, où naquirent rythme, musique et chorégraphie à l'origine de l'inspiration de nombreux artistes et courants musicaux actuels, dont l'auteur retrace, au terme de patientes recherches 250 ans d'histoire  liée à celle d'un peuple qui sut préserver son identité culturelle malgré des conditions de vie extrêmement difficiles.

Devenu de nos jours symboles de la résistance et de la permanence d'une culture venue d'Afrique noire et des Caraïbes, Congo Square est à l'origine de prestigieux festivals de Jazz.

Le livre a été unanimement salué par la presse à sa sortie aux États-Unis. Le livre Congo Square a reçu le prix humanities book de l'année 2012.

 

Congo Square aujourd'hui

L' emplacement existe toujours et accueille de multiples manifestations, comme des spectacles en plein air.

Bibliographie :

le meilleur livre est certainement celui de Freddi Williams Evans, en français. La couverture sert d' illustration.