Le grand dérangement
Le grand dérangement des Acadiens et leur histoire
HISTOIRE


Le Grand Dérangement des Acadiens
Histoire
En 1762, Charles III, le roi d’Espagne, et son cousin, le roi de France Louis XV signent le traité de Fontainebleau.
L’année suivante, lors du traité de Paris, c’est au tour de l’Angleterre de recevoir sa part de la Louisiane, soit le territoire à l’est du Mississippi. La population de la Louisiane s’élève alors à quelque 15 000 âmes.
Le Grand Dérangement et la déportation
Septentrionale par les anglais, qui s’ approprient leurs terres et appellent leur territoire du nom de (Nova Scotia), les déportés Acadiens de 1755 n ‘ont que quelques jours pour, soit renier leur nationalité et religion et jurer fidélité, soit être confrontés à beaucoup de péripéties et vexations, avant que ceux ci ne puissent enfin s’ installer en Louisiane. En fait, l’espoir de nombreux Acadiens était de pouvoir rejoindre la Louisiane – toujours française – et de s’y établir.
Comment relocaliser les victimes du Grand Dérangement?
Les autorités anglaises en décidèrent autrement. Commença alors pour le peuple acadien une longue et interminable saga. Certains furent déportés en France, d’autres cherchèrent en vain un havre de quiétude du côté des colonies anglaises depuis le Massachusetts jusqu’en Caroline du Sud. On retrouvait aussi des communautés acadiennes dans les colonies françaises des Antilles de même qu’en Guyane et dans certains pays d’Amérique du Sud.
Dans les faits, ni les Anglais ni les Français ne savaient trop où et comment relocaliser ces populations.
C’est l’Espagne qui met fin au calvaire de ce peuple martyr, victime de l’indifférence et des vicissitudes de l’histoire. De retour en France, après avoir vécu plusieurs années en Louisiane, Peyroux de La Coudrenière se fait le porte-parole des Acadiens, qui – dispersés aux quatre coins du globe – souhaitent vivement retrouver leurs proches déjà établis dans la partie méridionale de l’ancienne colonie française devenue territoire espagnol. À Paris, de La Coudrenière rencontre l’ambassadeur d’Espagne, à qui il soumet son projet. Il trouve chez le diplomate une oreille attentive. Les négociations s’amorcent à l’automne de 1783, et le projet devient réalité.
Charles III, le roi d’Espagne, signe l’entente en janvier 1784. De mai à octobre 1785, plusieurs centaines d’Acadiens s’embarquent pour La Nouvelle Orléans.
Le Grand dérangement et l’exil en Louisiane
Il est difficile de chiffrer le nombre des Acadiens venus s’installer en Louisiane. Mais, pour la période s’étendant de 1764 à 1788, certains historiens avancent le chiffre de2 500 à 3 500 réfugiés, des immigrants venus surtout de France, mais aussi d’un peu partout sur le continent nord-américain.
Les Cajuns, descendants du Grand Dérangement
Les cajuns de Louisiane descendent des Acadiens, ces français chassés par les anglais.
Les cajuns ont gardé les traditions de leurs ancêtres depuis un peu moins de trois siècles environ. Mais qui sont-ils?
Est cajun tout descendant de colons français installés en Acadie (Provinces maritimes du Canada) à partir du XVIIe siècle et chassés par les Anglais en 1755.
Sur 13 000 colons du Canada poussés à l’exode, la moitié meurt pendant l ‘exode vers le sud, et entre 3 000 et 4 000 seulement parviennent en Louisiane après de longs détours en Angleterre ou dans leurs colonies.
Certains rentrent en France. Pauvres, ils s’installent là où les gouverneurs espagnols de l’époque leur donnent des terres. Ce sont évidemment les moins bonnes et les plus difficiles à défricher, les Créoles occupant déjà les grandes vallées fertiles.
C’est donc entre la «prairie» des Opelousas et les marais qui bordent le golfe du Mexique que se regroupent les Cajuns.
Familièrement appelée «pays cajun», cette région autrefois très malsaine forme l’Acadiana, officiellement reconnue comme une entité. Les Cajuns sont réputés pour leur catholicisme fervent et leurs familles nombreuses. Ils seraient aujourd’hui environ 400.000, dont plus du tiers sait encore s’exprimer en français. Ils sont très attachés à leurs tradition, leur musique comme le zydeco, et leur cuisine typique.
Cadjins et Créoles de Louisiane
Le livre de Patrick Griolet “Cadjins et Créoles en Louisiane“, aux Editions Payot, constitue une excellente présentation avec de nombreuses références au grand Dérangement,, et nous familiarise avec la langue française utilisée sur place et une culture exclusive.
“Après avoir redécouvert ses cousins du Québec et d’ Acadie, le public français s’intéresse à cette autre France, archaïque et exotique, à l’ouest du Mississippi: la Louisiane.
L’ ouvrage de Patrick Griolet propose l’histoire de la société et de la langue française au pays cajun et montre également la survivance du patrimoine francophone. S’il y eut, principalement à la Nouvelle-Orléans, une presse et une littérature écrite en français, une autre littérature orale et spontanée perdure au XXème siècle et permet de saisir une identité cajun. L’auteur a recueilli sur le terrain un important corpus original dont l’analyse démontre qu’il s’agit bien d’un authentique code culturel qui maintient, face à une majorité anglophone, une langue et une culture singulières.
Une langue à la fois étrange et familière , qui ressemble à bien des égards au langage des paysans du l’ouest de la France. Patrick Griolet est né à Paris.
L’auteur a consacré plus de 10 ans à rassembler et mettre en ordre une vaste documentation. Professeur agrégé et docteur ès lettres, il a exercé des fonctions de conseiller culturel et enseigné la littérature française dans plusieurs pays.”