Le marché des esclaves
Le marché des esclaves de la Nouvelle-Orléans
HISTOIREESCLAVAGE


NOLA : le marché des esclaves.
La Nouvelle Orléans (NOLA) a eu l 'un des premiers marchés aux esclaves de Louisiane. Les débuts du marché des esclaves , ont été développés au moment de la promulgation du Code Noir de Jean-Baptiste Colbert, en 1685. Le présent article
Il faut aussi ajouter que l' esclavage n 'a pas été créé en Louisiane, mais dans l 'antiquité, puis au Moyen Orient , et parfois organisé par des marchands locaux d' esclaves.
L’ esclavage (le transport, le travail obligatoire, le marché aux esclaves, les mauvais traitements, etc)dans le Nouveau monde ont existé assez vite dans les temps modernes (Antilles, Saint-Domingue, etc). Il date de 1619. Il faut emprunter à Peter Kolchin les premières lignes de son livre “American Slavery 1619-1877”.
“Bien que les Américains se plaisent croire que les Etats-Unis se sont constitués avec le principe de liberté, la réalité est assez différente. Depuis les tout débuts, l’ Amérique était fortement dépendante du travail forcé,; et au début du XVIII ème siècle, l’ esclavage était parfaitement légal dans toutes les colonie Britanniques d’ Amérique. La grande majorité des “Pères Fondateurs” étaient d’ importants propriétaires d’ esclaves, y compris George Washington, “le père de la nation”, Patrick Henry (“donnez moi la liberté ou la mort”, et Thomas Jefferson, l ‘auteur de la Déclaration d’ Indépendance “tous les hommes ont été créés égaux”. (Peter Kolchin, traduction N Soulié).
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Le marché des esclaves, décrit par Elisée Reclus en 1853
Le texte ci-dessous est écrit par Elisée Reclus en 1853, pendant son séjour de six mois à la Nouvelle Orléans. Dans une partie précédente, Elisée Reclus a décrit la ville, son installation, l’ humidité, etc. Dans une partie suivante, il décrira , avec force détail, un incendie gigantesque de sept bateaux. Et terminera par d ‘autres chapitres que nous aborderons plus tard.
Le texte ci dessous, relatif au “marché des esclaves” risque de choquer chaque lecteur, de même qu’ il a choqué Elisée Reclus, dans ses mémoires. Mais le devoir de mémoire est, à mon avis important.
La principale maison de la ville est Bank Arcade, là aussi, où se tient le grand marché des esclaves.
Le marché des esclaves, la vente de l’ esclave Jim
“Une foule immense se presse toujours dans l’enceinte de Bank Arcade, autour de laquelle règne un comptoir abondamment garni de verres et de bouteilles. Sur une estrade, se tient le compteur, un gros Homme rouge et bouffi, à la voix retentissante.
le marché des esclaves, gravure
“Allons Jim, monte sur la table. Combien pour le bon nègre Jim ? Vous voyez, il est fort ; il a de bonnes dents ! Regardez les muscles de ses bras ! allons, danse, Jim ! Regardez les muscles de ses bras ! Allons, danse, Jim ! Et il il fait pirouetter l’esclave. Hey, c’est un nègre qui sait tout faire, il est menuisier, charron, cordonnier. Il n’est pas insolent ; on n’a jamais besoin de le frapper
Et cependant, on voit le plus souvent de longues raies blanchâtres tracées par le fouet sur la peau noire.“
Suite du marché des esclaves, une femme.
“Ensuite vient le tour d’une négresse : vous voyez cette wench ( femelle) ; Elle a déjà eu deux niggers et elle est jeune encore. Regardez moi ces reins vigoureux, cette forte poitrine! Bonne nourrice, bonne négresse de travail.
Et l’ enchère recommence au milieu des rires et des vociférations. Ainsi passe tour à tour sur cette table fatale tous les nègres de la Louisiane : les enfants qui viennent de terminer leur 7e année et que la loi, dans sa sollicitude, juge assez âgés pour se passer de mère. ; les jeunes filles, offertes au regard de 2000 spectateurs, et vendues à tant…la livre.
Les mères qui viennent de se voir enlever leurs enfants, et qui doivent être gaies sous peine de fouet, les vieillards ,si souvent déjà mis aux enchères, qui doivent paraître une dernière fois devant ces hommes à face pâle qui les méprisent et rient de leurs cheveux blancs. Et la plus vile, la plus misérable des vanités, celle d’être vendue bien cher , leur fait à la fin défaut.
Adjugés pour quelques dollars, ils ne sont plus bons qu’à être enterrés comme des animaux dans la cyprière.
Ainsi, disent les esclavagistes, ainsi le veulent”, suivant eux la cause même du progrès, les doctrines de notre sainte religion, les lois les plus sacrées de la famille et de la propriété.“
Vous pouvez aussi continuer à comprendre cette situation avec le "marronnage" ou fuite des esclaves vers la liberté.
Début de bibliographie sur le marché des esclaves
American Slavery, 1619 par Peter Kolchin
American Negro Slavery, par Ulrich B Phillips, Baton Rouge LA, 1966